Adieu Patrice,

Ce matin en arrivant à la Sirena, je n’ai pas pu retenir mes larmes en apprenant que tu venais de nous quitter. 18 années où nos chemins se croisaient, 18 années que tu te battais pour faire ta place dans le monde de la plongée; même si nous étions des concurrents lointains, nous faisions parti de ces professionnels mal connus qui se battent chaque jour pour un salaire qui n’est pas à la hauteur de nos responsabilités.
Trop de pression, un monde mal connu, où seule la passion peut faire que l’on tienne le coup, pas de vie de famille ont eu raison de la force de l’instructeur. Il se donne à son public, il sacrifie sa vie à la plongées, ton monde du silence t’a coûté la vie, une vie qui aurait pu être belle si tu y avais crû. Tu faisais de la plongée dans la poésie, tu avais soif de connaissances, tu étais dans dans ton monde à toi sans doute mal compris.
Un jour tu m’as dit je ne pourrais jamais faire ce que tu fais, aujourd’hui tu faisais la même chose que moi, tu avais tout pour être un grand moniteur recycleur. Il y a trois jours seulement, je te disais q’un nom se construit sur plusieurs années ; arriver à faire sa plongée celle dont on sait qu’elle est la vraie plongée.
Ce matin ma plongée n’était pas la même, j’ai regardé cet environnement, les bans de sars tranquilles, je me disais comment as-tu pu abandonner notre royaume, ces îles fantastiques qui t’ont donné tant de bonheur. Je ne te croiserai plus sous l’eau mais j’aurai toujours une pensée pour toi, peut-être te verrai-je avec ton recycleur au fin fond d’un tombant.

J’espére que dans ton nouveau monde du silence tu trouveras la paix.

Guy